Lorraine 13
Lorraine se montre conciliante


Le lendemain, après une nuit de sommeil inquiet dû à l'altercation de la veille, Lorraine se lève décidée à régler le problème qui existe entre elle et le groupe des meneuses, notamment Stéphanie. Elle sait qu'il lui faut impérativement renouer le dialogue pour apaiser la situation qui risque de s'envenimer encore à tout moment. Elle pense qu'elle aurait dû effectivement avec le courage de demander une entrevue à Stéphanie, Manu, Lucie et Sabrina, voire de demander à toute l'équipe de l'écouter exprimer son mal-être. Sur le chemin du lycée, elle demande à Emma de l'excuser pour la scène de la veille. Son amie entreprend de lui demander pardon à son tour pour ne pas avoir voulu prendre parti durant la querelle, mais Lorraine l'interrompt en lui assurant qu'elle comprend parfaitement : sa coéquipière ne pouvait pas risquer de se fâcher avec ses meneuses et ne pouvait pas défendre Lorraine sans savoir exactement de quoi il retournait. C'est donc avec une amitié renforcée ainsi qu'un esprit clair et assuré que les deux amies assistent à leurs cours en attendant la réunion de l'équipe prévue le soir-même avant l'entraînement.
Les deux jeunes filles gagnent le gymnase à 18h30 où elles trouvent déjà plus de la moitié des filles de l'équipe qui discutent en patientant. L'ambiance semble calme et bienveillante. Les dernières joueuses arrivent accompagnées de Maxime. Sans attendre, tout le monde s'assied par terre en cercle au centre du gymnase. Lorraine ressent un peu d'appréhension car la dispute de la veille était tout de même virulente, mais toutes les filles, Stéphanie et elle-même comprises, paraissent être dans un état d'esprit propice à la discussion. Maxime ouvre les débats en expliquant à l'équipe que, sur la demande de Sabrina, une réunion est donc organisée afin de donner la parole à chaque membre qui souhaiterait exprimer un doute, une ressenti négatif ou un désaccord quelconque avec une coéquipière, un groupe ou même le coach. Lorraine lève la main afin de demander la parole. "Avant tout, je souhaite m'excuser auprès de nos meneuses : j'aurais dû venir discuter avec vous directement de mon sentiment de rejet car vous êtes directement concernées. Allez voir Maxime pour qu'il serve d'intermédiaire était maladroit de ma part. Je suis désolée. Je ne voulais pas mettre une mauvaise ambiance et souhaitais juste régler ce qui me commençait à me miner sérieusement le moral." Encouragée par Stéphanie et les autres meneuses, Lorraine continue en décrivant ce qu'elle a vécu comme une mise à l'écart, puis ses inquiétudes en s'imaginant devoir exposer ces sentiments à des filles qu'elle pensait manquer d'objectivité et de bienveillance à son encontre. Elle termine, confuse, en s'excusant à nouveau pour son manque de cran et sa tentative maladroite de clarifier la situation.
Stéphanie demande alors la parole à son tour et commence en demandant pardon pour sa véhémence et sa vindicte de la veille. Elle explique combien elle s'était mortifiée d'avoir été traitée comme une débutante par Maxime qui, de son point de vue, avait pris parti pour sa rivale après plusieurs années de travail ensemble. Elle lui en a d'abord voulu à lui puis, ne souhaitant pas se montrer en désaccord avec son coach, elle a reporté sa contrariété sur Lorraine durant l'entraînement en étant fort peu fairplay avec elle, puis dans les vestiaires. Elle assure qu'elle ne voulait pas être blessante mais qu'elle avait craint pour l'équipe pour laquelle elle travaille dur depuis plusieurs années. Enfin, elle admet qu'elle ne s'est peut-être pas montrée assez avenante et rassurante envers sa nouvelle joueuse : elle aurait dû lui expliquer que les meneuses, dans cette équipe, choisissaient d'abord les filles avec qui leurs stratégies fonctionnaient déjà parfaitement puis celles qui avaient besoin d'être rassurées sur le terrain et tirées vers haut. En dernier choix se trouvaient, non pas les joueuses rejetées ou peu appréciées, mais celles qui avaient du potentiel et qui devaient jouer un peu avec tout le monde avant de se retrouver en match réel à coup sûr. Avant de se réasseoir, elle ajoute, pour être tout à fait honnête puisque c'est le lieu et le moment pour cela, qu'un certain nombre de joueuses de l'équipe trouvaient que Lorraine était peu accessible, se braquait facilement et pouvait se montrer hautaine. Elles auraient dû aller la trouver pour en parler avec elle et l'inciter à s'ouvrir ; elle comprend que l'attitude celle qu'elle trouvait méprisante était en fait dû à un manque de confiance en elle.
Après quelques autres interventions de joueuses, meneuses ou non, durant lesquelles les adolescentes se montrent non seulement compréhensives les unes avec les autres mais aussi profondément respectueuses des sentiments de chacune. Avant de clore la réunion, Maxime félicite son équipe pour la preuve de maturité dont elle vient de faire preuve : il avait eu très peur, la veille, que les contrariétés l'emportent sur le bien de l'équipe et de toutes, mais aujourd’hui il est fier de ses joueuses qui ont su désamorcer cette situation explosive. Sabrina propose alors que Stéphanie et Lorraine se lèvent et se serrent la main au centre de leur cercle. Les deux jeunes filles sont applaudies par leurs coéquipières qui se montrent rassurées par cette conversation à cœur et esprit ouvert.
scénario par
Florian, Yassir, Romane, Maud, Joan, Clea, Alix, Maëlie, Aedan, Axel, Célian, Mohammed, Oriane, Pauline, Naelle, Ahmet, Mehmet, Jasmine, Djena, Victor, Océane, lola, Sayan, Lilit, Joïss, Maxime
avec le soutien de
Catherine DAVID, intervenante de l'IFMAN, de l’équipe de vie scolaire Angélina RÉGINA et Sonia GARCIA, ainsi que les enseignants M. PERBAL et Mme. BIETZER de l’ensemble scolaire de Charles de Foucauld de Nancy.
mise en texte
Apolline Marie HUIN
illustrations
Jean-Michel & Iris PAJOT