Léo 9

Le lendemain soir, Léo se rend au cours de danse accompagné d’Anaïs qui le rassure car il est un peu impressionné. Pauline, la jeune femme qui propose les cours, l’accueille chaleureusement et lui dit de prendre place à la barre. Les sessions se composent uniquement de filles et cela perturbe un peu l’adolescent car elles ont tendance à chuchoter à son arrivée. Mais, sans se décontenancer, il essaye de mémoriser les postures et les enchaînements et de faire de son mieux. 

 En rentrant chez lui, Léo peine à contenir son enthousiasme. A peine arrivé, il court dans sa chambre en chantonnant afin de terminer ses devoirs et apprendre toutes ses leçons. Ainsi, il aura la possibilité d’avancer l’argument que, même si la danse se termine à 18h30, il peut finir tout ce que ses professeurs du collège demandent pour le lendemain. Le dîner entamé, il aborde le sujet qui l’habite et décrit avec force détails tout le déroulement du cours, exercice par exercice. Son père l’interrompt avec fermeté : Il est persuadé que cette histoire de danse classique n’est qu’une passade et assène qu’un film ne peut pas être un prétexte pour faire l’idiot de la sorte. De son point de vue, un garçon de son âge est fait pour les sports d’équipe, comme le foot par exemple. Il ajoute qu’il suffit de voir Kylian, avec qui Léo aime passer tant de temps, qui pratique le foot et le handball. Aussi, le père de famille clôt la discussion d’un ton sans appel : si Léo veut faire du sport, ce sera du foot ou rien. Il termine en ajoutant qu’il a un fils, non une fille, et que son fils fera donc un sport de garçon. 

 Léo n’ose rien dire et retient ses larmes. Sa mère lui passe la main dans le dos dans un geste qui se veut rassurant mais, sans prendre sa défense, elle demande si quelqu’un veut à nouveau des spaghettis avant de passer au dessert. Il semble que la passion de Léo doive s’étouffer avant même d’avoir pu fleurir… Peut-être réussira-t-il à faire entendre raison à son père l’année prochaine ?