Ambre 5
Vexée, je réagis en conséquence


Vexée par l’adolescente et ses amies qui continuaient à glousser, je décidai de quitter la boutique sans rien acheter et d’utiliser tout l’argent remis par ma mère pour acheter de la nourriture. Je pensais pouvoir m’acheter des vêtements plus tard : Finalement, le plus important était que tout le monde puisse manger à sa faim.
Une fois rentrés à la maison, devant la quantité de nourriture rapportée, ma mère me demanda pourquoi je n’avais pas acheté de vêtements en vue de ma rentrée scolaire.
- J’ai préféré acheter de la nourriture, j’achèterai des vêtements plus tard.
Je ne voulais pas lui avouer la scène qui s’était déroulée et les railleries de Clara, ses insultes, ses moqueries. Je ne voulais pas que ma mère se sente honteuse ni la faire culpabiliser.
- Mais ! Je n’aurai peut-être pas l’argent plus tard justement ! Il faut aussi acheter toutes vos fournitures scolaires !? Tu vas donc aller au lycée avec tes vêtements trop petits ?
- Oui, cela ne sera pas si grave : la famille passe avant mes besoins personnels.
Sur ces dernières paroles, je serrai fort ma mère contre moi car je la sentis émue et avais remarqué qu’elle commençait à refouler ses larmes : je ne savais que trop qu’elle ne souhaitait pas nous montrer, à Brian et moi, combien notre situation l’affectait. Elle se montrait toujours courageuse et, si elle s’emportait souvent rapidement, je commençais à comprendre que c’était à cause de tous les soucis qu’elle devait surmonter.
Quelques jours plus tard, je commençai le lycée dans mes vêtements trop justes pour ma taille. Je me retrouvai malheureusement dans la même classe que Clara et ses amies. Lorsque je rentrai dans la salle de classe pour m’installer, Clara commença tout de suite ses moqueries. Elle chuchota avec ses copines en me regardant. Elle fit des réflexions sur mes vêtements et, voyant qu’elle avait trouvé un public, finit par se moquer ouvertement. Je reçus même des boulettes de papier dans les dos durant tout le cours et on me fit passer un mot sur lequel était écrit : « Pauvresse ! ». Bien sûr, il s’agissait de Clara.
Durant le cours suivant, en histoire-géographie, je me retrouvai en binôme avec elle afin de commencer à travailler un exposé. La mort dans l’âme, je m’installai à une table en face d’elle alors qu’elle ne me prêtait aucune attention, étalant ses affaires sur l’espace de travail commun comme si elle était seule.