Ambre 12
Brian me consola


Mon grand frère me rassura comme il put, au début un peu maladroitement, puis, voyant que je ne parvenais pas à me calmer, il me prit dans ses bras. Il me chuchota des paroles réconfortantes :
- Ne t’inquiète pas, on est ensemble et c’est le plus important. Tu sais, il y a sans doute plus malheureux que nous. N’écoute pas cette méchante fille, elle n’en vaut pas la peine. Et puis, grâce à mon petit job, on pourra au moins terminer le mois sans trop de problèmes. Les choses vont s’arranger, ne fais pas attention à elle.
Brian n’avait pas l’habitude faire la démonstration de son côté protecteur, surtout en public. Son geste et ses paroles apaisantes me firent encore plus pleurer tant je me sentais vulnérable et de gros sanglots secouèrent mes épaules. Je me mis à renifler bruyamment. Je ne sais comment, il parvint à trouver des mouchoirs en papier dans l’une des poches de son blouson alors que j’étais toujours agrippée à lui. Blottie dans ses bras, tout en me mouchant d’une main, je ne cessai de répéter « ce n’est pas juste… ce n’est pas juste… » Il me frottait le dos lentement au rythme de ses mots et me murmura, la voix dans mes cheveux, que tout finirait pas s’arranger, que je devais être courageuse et que tout irait bien. Il m’aida à reprendre mon souffle et réussit à me faire rire avec une blague stupide dont il avait le secret.
Je finis par me calmer et nous choisîmes quelques légumes, en délaissant brocolis et autres choux de Bruxelles, afin de compléter nos emplettes rudimentaires. Sur le chemin du retour, nous plaisantâmes sur Clara et ses manières de péronnelle. Nous valions mieux qu’elle car nous, au moins, nous avions conscience des malheurs que la vie pouvait faire subir et nous étions unis dans l’adversité.
scénario par
Pauline, Jules, Alice, Justin, Charlotte, Guillaume
avec le soutien de
ATD Quart Monde
mise en texte
Apolline Marie HUIN
illustrations
Franck Thouvenot